Ultra trail: un défi physique ET MENTAL!

Feb 20, 2024

J'ai réussit!

J'ai complété l'ultra trail de 90 km de l'UTCA (Ultra Trail Côte d'Armor) dimanche dernier.

Une partie de moi savait que j'y arriverais.

J'étais confiante dans mes capacités physiques et mentales. 

Mais en même temps, rien n'était certain. 

Ce genre d'épreuve est plein d'imprévus.

Entre la météo qui affecte les conditions de course et de terrain et notre propre état qui n'est jamais constant, il faut savoir s'adapter!

Et en plus, avant le jour J, j'ai eu divers soucis qui ont bouleversé mon plan d'entraînement. Donc, pas aussi préparée que je l'aurais souhaité (mais le sommes-nous vraiment même quand tout va comme prévu?).

En janvier, mon intention pour cet ultra trail était de:

"le courir en pleine conscience et dans la gratitude de pouvoir vivre cette expérience. Et ce, peu importe les défis, les inconforts, les hauts et les bas que je rencontrerai. J'ai l'intention de tout accueillir, accepter et ressentir dans tout mon être pour laisser l'expérience me transformer."

Est-ce que cette expérience m'a transformé?

Je ne sais pas. Le temps le dira.

Je pense cependant que mon expérience a été en alignement avec mon intention.

Sur les 10h47 de course, j'ai vécu des hauts et des bas. Des fois je courrais à un bon rythme. Parfois je me concentrais sur rester en mouvement, à mettre un pied devant l'autre.

J'ai dû m'arrêter au 65e km pour faire soigner des ampoules énormes sous les pieds qui m'ont fait douter de ma capacité à (et de la sagesse de) poursuivre.

Après presque 15 min de pause pour les soins, le redémarrage était très, très dur. Mon corps ne voulait plus bouger! Sans doute qu'il croyait que la course était terminée...

Un geste doux, un pas à la fois, j'ai remis mon corps en mouvement par la force de mon mental.

Je suis repartie lentement me disant que si ça n'allait pas mieux dans 2-3 km, je m'arrêterais.

Avec l'expérience, on sait que le corps va mieux une fois qu'on se (re)met à bouger. 

Alors au bout de 15-20 min de course légère, je suis repartie à un bon rythme, sans douleur aux pieds. J'avais même un regain d'énergie après cette pause!

J'ai complétée la course dans ce que j'appelle le mode survie.

Le corps tout entier inconfortable, mais pas de douleur particulière. Consciente, mais ultra focus sur mon objectif. 

Le corps m'a donné l'énergie et les anti-douleurs nécessaires pour finir. Comme s'il avait compris que ma survie en dépendait.

La clé dans cet état-là est de ne pas s'arrêter de bouger trop longtemps.

De pouvoir accepter l'inconfort sans se créer d'histoires. Calmer le mental, pour ne pas être drainé par des pensées et inquiétudes inutiles.

Après 50 km et plus de 5 heures de course, je n'étais plus trop dans l'appréciation du moment et du paysage. 

Ceci-dit, en maintenant mon attention sur mon expérience et en prenant le temps d'échanger avec les autres coureurs et les bénévoles sur le parcours, j'ai maintenu un bon moral et finis le sourire aux lèvres.

J'ai terminé 6e chez les femmes, 140e global. 15 femmes sur 17 ont terminées. 249 finishers au total sur 300 inscrits.

Tout ça en plus d'avoir le plaisir de partager cette course et ce weekend avec 13 autres coureurs et coureuses de Courseulles et Ivry.

Tous ont relevé le défi de terminer leur course sur diverses distances.

Merci à tous ceux et celles qui m'ont encouragé et soutenu durant ma préparation, pendant le weekend et après. 

Durant un tel défi, on est seul face à soi-même.

Mais c'est parce qu'on est bien entouré qu'on trouve la force de s'engager et de compléter une telle épreuve.

Je suis remplie de gratitude.

Et en même temps, je sais que mon corps et ma tête vont passer par une petite déprime post-course dans les prochains jours.

C'est l'effet de la fatigue (mes jambes me font comprendre que quelques jours de repos sont nécessaires!) et du relâchement du focus lorsqu'un objectif ambitieux est atteint.

Et là encore, être bien entouré, en parler et accepter que c'est normal et que ça va passer aide à naviguer cet inconfort d'un autre genre.

Et vous, quel sera votre prochain défi pour dépasser vos limites et découvrir toutes les ressources insoupçonnées en vous?